La Martinique

La Martinique

Une première escale dans l’arc antillais

La Martinique a été notre point de chute de l’autre côté de l’Atlantique et des retrouvailles extrêmement intenses entre Patrice, les enfants et moi-même qui l’attendions depuis deux semaines à terre.

Une escale qui forcément restera importante dans ce voyage, elle signe l’accomplissement d’une étape, qui n’a pas été des plus évidente entre les problèmes techniques rencontrés, les questionnements, la reconnaissance des limites de chacun, l’envie de chaleur et d’offrir ce que nous souhaitions pour nos enfants, pour notre famille. Une escale qui aura duré environ 6 semaines et qui nous aura permis de prendre un vrai rythme de voyage qui nous correspond, un rythme qui cependant reste très fragile, qui aura été vite perturbé avec des petits soucis techniques, des visites à la journée, la rencontre de bateaux copains et d’autres aléas de la vie en bateau. Nous nous sommes rendus compte que nous avions par moment ce besoin de nous isoler, sans stimuli, dans notre petit cocon et de prendre le temps d’être ensemble, dans l’instant présent et de nous consacrer à nos envies, à nos besoins, d’avoir notre rythme, sans que celui-ci puisse être interrompu par des interférences extérieures, sans stress et en diminuant notre charge mentale. Ces besoins nous arrivons à les trouver dans des mouillages isolés comme vous pouvez le voir dans notre Episode 18 de notre chaîne YouTube.

 Il y a bien des choses qui peuvent être difficilement anticipées et sources de stress pour notre famille. Nous sentons bien que notre équilibre familial est meilleur mais celui-ci demeure fragile. Nous poursuivons notre quête, tout cela est d’une richesse incroyable !

Voguer le long de la-côte-sous-le-vent

Vidéo en lien: Episode 16 et Episode 17 sur notre chaîne YouTube.

Voici les mouillages que nous avons faits du sud au nord de la Martinique.

L’anse Meunier : à 2 miles nautiques au sud de Sainte-Anne, où vous serez quasi seul. Incroyable, dire que juste derrière la pointe il y a des centaines de bateaux. Nous n’avons pas tous les mêmes besoins apparemment. Un mouillage qui peut être rouleur, donc on y trouvera principalement des catamarans. Nous avons apprécié cette anse pour son calme, sa nature, sa longue plage et la découverte de la culture locale comme la pêche au crabe et la pêche à la senne. Un mouillage qui nous a permis de nous ressourcer et d’aller à la quête de notre bien-être familial. Retrouvez en image cette escale dans notre Episode 18.

Sainte-Anne : un mouillage très connu en Martinique, un peu trop à notre goût. Vous y retrouverez plus de 300 bateaux a minima. Un mouillage surtout pratique de par sa proximité au port du Marin qui permet un avitaillement complet en nourriture et en matériel technique. On se retrouve un peu en Europe quand on croque dans une bonne baguette ou un bon éclair au chocolat !

Le bourg des Anses d’Arlet et l’Anse Chaumière : un bord de mer charmant que vous reconnaîtrez par sa petite église en face du ponton. Un endroit idéal pour se ravitailler en fruits et légumes dans le marché couvert, ainsi que son marché aux poissons. Sa petite réserve marine accessible depuis la plage regorge de poissons, de coraux et de tortues. Un site très agréable avec des panneaux explicatifs.

Grande anse d’Arlet : un de nos endroits préférés pour moi et les enfants. C’est ici que nous avons passé deux semaines à terre en attendant Patrice. C’est ici que nous avons eu tant d’émotions à l’arrivée de Niue de sa transatlantique. C’est ici que nous avons créé des liens avec les locaux, avec Fabrice le pécheur qui nous a amené à bord de son bateau, François le restaurateur qui nous amenait les acras dans notre appartement et Jacqueline la propriétaire de l’appartement qui nous faisait des desserts créoles. Merci pour cet accueil. Grande Anse c’est aussi sa très belle plage et surtout ses tortues qui mangent et nagent autour des bateaux. Magique.

Anse noire : cette petite anse de sable noire est somptueuse et sauvage mais le vent tourne dans tous les sens, ce qui peut occasionner quelques petites frayeurs lorsque les voiliers viennent à quasiment se toucher.

Anse Mitan : depuis ici nous sommes partis dans les terres Martiniquaises visiter le musée de la banane et découvrir la Presqu’île de la Caravelle. Retrouvez en image cette journée dans l’Episode 16. Petit retour dans le passé. C’est ici que nous avons débuté la plongée, c’est ici que nous nous sommes dit qu’un jour nous reviendrons en bateau, c’est ici qu’il y a 10 ans nous avons confirmé notre souhait en revenant à bord de notre ancien voilier et c’est ici que nous revenons aujourd’hui pour nous remémorer le chemin que nous avons parcouru jusqu’à maintenant. Il y a plus d’un an nous avions fait le deuil d’un nouveau voyage après le diagnostic de notre fils et finalement nous y sommes. Alors ne baissons jamais les bras !

Rivière salée : seul au mouillage avec de la mangrove tout autour. Un endroit paisible, nous y avons dormi comme à terre tellement le plan d’eau était calme et cela fait un bien fou de dormir sans AUCUNS bruits ! Notre balade en paddle et la remontée de la rivière salée resteront un très beau souvenir. Explorer les alentours, la nature et écouter les bruits d’oiseaux étaient absolument génial. Pique-niquer avec un bateau copain sur un îlet désert était un beau moment autant pour les enfants que pour les adultes.

Saint-Pierre : un mouillage au passé tout simplement incroyable. La ville de Saint-Pierre fût, en 1902, détruite suite à l’éruption de la Montagne Pelée. La totalité de la population périt dans cette éruption à l’exception de deux personnes. On peut se balader dans cette ville aux nombreux vestiges et se remémorer le passé. De là, nous avons été visiter la rhumerie Depaz. Un domaine ouvert à tous et encore en activité, ce qui rend la visite très intéressante car vous avez accès à toutes les étapes de fabrication. Un domaine très bien entretenu et un jardin où vous pouvez flâner.

Anse couleuvre : le mouillage le plus sauvage pour nous. Une plage de sable noire, entourée de sombres falaises et de végétations luxuriantes. De là, nous sommes partis explorer la forêt tropicale jusqu’à une cascade. Une forêt dense, luxuriante et humide. Une magnifique randonnée avec une douche fraîche et DOUCE à l’arrivée.

La Martinique n’était pas une terre inconnue pour nous. Nous y étions déjà venus à trois reprises. Il faut le dire, arriver dans un pays que vous avez déjà visité est rassurant, mais l’aventure, le voyage comme on l’entend n’est pas présent à 100 %. Nous apprécions découvrir d’autres pays, d’autres cultures, d’autres paysages, sous cette forme nous nous sentons plus nourris et plus stimulés. Depuis le début de notre voyage, nous n’avons fait que deux lieux que nous connaissons, nous avons donc hâte d’explorer de nouvelles contrées.

Et voyager avec la COVID-19

C’est vrai que depuis 1 an, voyager dans le monde n’est pas des plus simples. La crise sanitaire mondiale a un impact considérable sur notre voyage, mais nous nous sentons extrêmement chanceux de pouvoir réaliser ce rêve dans ces conditions.

Notre rythme de voyage est très lent, certaines îles sont fermées, d’autres demandent plusieurs tests PCR à différents intervalles avec soit une septaine, soit une quatorzaine. Rares sont les îles avec uniquement un test PCR à l’entrée. Les territoires français demeurent ouverts uniquement avec motif impérieux, malgré cela ils avaient l’air de tolérer les entrées des voiliers avant que la Martinique et la Guadeloupe ne se confinent. Nous aimons respecter au mieux les règles mais ce n’est pas toujours simple de respecter notre nature du respect des lois et de l’envie d’explorer le monde !

Il y a également le coût qui a un impact important et que nous n’avions bien sûr pas calculé dans notre budget de voyage. Dans certains pays les tests peuvent atteindre 200 Dollars US par personne, fois 4, et par moment à refaire une deuxième fois. Je vous laisse faire le calcul. La destination est vite rayée de notre liste. Il peut y avoir des frais pendant la septaine ou quatorzaine si l’on est obligé de rester à une bouée (environ 20 Dollars US par jour) et des frais où selon le lieu vous devez faire appel à un agent (environ 75 Dollars US).

Vous aurez compris, il est extrêmement difficile de prévoir la suite de notre voyage et nous y allons étape par étape. Le principal étant d’être dans le sud de l’arc antillais (au sud de la Martinique) pour la période cyclonique qui débute début juin.

Un temps pour méditer :

Regarder le sillage du bateau est important pour voir le chemin parcouru, pour comprendre pourquoi nous sommes ici, maintenant, et qui nous sommes. Regarder à l’étrave nous permet d’avancer et de voir au loin. Être dans l’ici et maintenant, c’est profiter du moment présent, c’est donner du repos à notre cerveau et diminuer les pressions existantes.