Choisir son voilier de voyage grâce à son expérience
Nous avons déjà eu la possibilité de partir 1 an pour un tour de l’Atlantique d’août 2009 à juillet 2010. Pour ce voyage nous avions acheté un Maracuja de 1983. C’est un dériveur en aluminium de 39 pieds construit par le chantier Garcia. Il avait reçu un refit complet par les anciens propriétaires vers les années 2000. Nous l’avons revendu à notre retour. Nous avons été pleinement conquis par ce bateau et n’avons jamais eu de problèmes majeurs avec lui.
Diddl, notre ancien Maracuja
Les points négatifs que nous avons pu mettre en évidence avec ce bateau étaient : sa dérive relevable qui avait tendance à taper dans le puit de dérive, il était très peu manœuvrant dans les manœuvres de port et de mouillage, très rouleur au mouillage et au portant, et nous n’étions pas très à l’aise avec les spécificités liées au matériau qu’est l’aluminium. Le dernier point est le coût du bateau à l’achat.
Les points positifs de ce bateau étaient : bien sûr sa robustesse, bien que nous n’avons pas eu de choc contre la coque, nous garantissait une certaine sécurité. Son faible tirant d’eau nous a permis de naviguer dans des eaux peu profondes en particulier aux Turcs & Caicos et aux Bahamas, et il nous a permis de pouvoir être bien abrité dans les mouillages. C’est un bateau très marin. La réputation du chantier Garcia n’est pas à refaire, ni du bateau lui-même d’ailleurs.
Cela fait bientôt 10 ans que nous n’avons pas remis nos pieds sur un bateau. Vous ne le croyez pas ! Si si c’est vrai. Pour qu’elle raison ? On ne le sait pas. Le temps passe et on s’est fait croquer par la société du cent milles à l’heure peut-être… Donc on a oublié pleins de choses. Vous me direz que c’est comme le vélo ça ne s’oublie pas. C’est vrai, mais nous avons oublié des choses plus subtiles comme comment on calcule la consommation électrique du bord, comment réparer certaines pannes moteur, ce genre de choses. Mais bon cette expérience d’une année nous donne quand même pleins d’avantages, nous savons ce que nous avons besoin de rajouter ou de modifier comme équipements. Notre réflexion est plus ciblée et c’est un gain temps non négligeable.
Ce voyage nous a fait rencontrer d’autres bateaux et nous a permis également de réfléchir à d’autres alternatives.
Quel voilier de voyage choisir?
Après notre année sabbatique en couple, nous nous sommes toujours dit que nous repartirions un jour avec nos enfants et en Catamaran ! Certes le monocoque nous semble plus marin et plus fiable dans la grosse mer, mais le confort n’est pas à minimiser avec des enfants. Certains catamarans sont réputés pour leurs capacités hauturières comme les Outremer et les Catana avec certes un confort moindre que les catamarans classiques, mais cela nous semblait un bon compromis. Et pour nous le confort dans ces bateaux est déjà vraiment très bien.
Nous serions bien repartis sur un catamaran aluminium, mais le coût est vraiment hors de notre budget et nous n’envisageons pas d’aller dans les grandes latitudes. C’est vrai qu’il est toujours plus sécurisant de naviguer sur un bateau aluminium et encore, nous ne sommes à l’abri de rien. Je crois assez au destin. S’il doit arriver quelques choses, c’est qu’il en était ainsi!
Notre budget étant assez limité pour un catamaran de taille raisonnable pour traverser les océans, nous n’étions pas certain de pouvoir trouver un catamaran qui corresponde à nos attentes. Nous étions prêts à porter notre dévolu sur un monocoque, mais nous avons trouvé notre perle rare. Cliquez ici pour voir l’article en lien.
Qu’est-ce qui nous a fait choisir un catamaran?
L’habitabilité du catamaran en navigation et au mouillage. Elle est vraiment intéressante. De part la particularité de notre enfant (voir la page Notre expérience) il était important que nous ayons chacun un coin bien défini, où chacun puisse s’isoler pour souffler, prendre du recul et avoir son coin à soi. Le catamaran offre avec ses 2 coques des cabines plus éloignées les unes des autres et de ce fait un isolement plus important. Le catamaran est aussi plus spacieux et facile pour se mouvoir ce qui diminue la fatigue liée au déplacement et à l’irritabilité que celle-ci peut engendrer. Tout cela diminue le stress en général. Vous devez peut-être penser que tout ceci est futile, mais elle a son importance ! C’est un gain d’énergie et de patience pour gérer les difficultés avec notre enfant et garder notre calme avec lui. Et puis, c’est très agréable d’être sur un catamaran, d’autant plus que nous passons en général plus de 90% du temps au mouillage.
La stabilité en mer et au mouillage. Elle a plusieurs effets positifs. Premièrement, comme pour l’habitabilité, elle nous épargne des dépenses d’énergie inutiles. Elle nous permet de pouvoir faire l’école même par mer un peu formée. Et aussi de passer des meilleures nuits au mouillage que sur notre ancien monocoque. Nous n’avons pas un très bon souvenir de nos mouillages rouleurs à bord de notre dériveur où nous avons passé des nuits vraiment inconfortable et blanches !
Le faible tirant d’eau. Pour nous, c’est un point primordial depuis longtemps et notre voyage d’une année nous l’a prouvé. Nous avons pu aller dans des endroits où nous n’aurions jamais été et c’est un point crucial de nos voyages. Essayer de sortir des sentiers battus (enfin il ne n’en reste pas beaucoup…). Il nous a permis aussi de toujours pouvoir se mettre à l’abri dans les criques lorsque que la mer était forte ou que la météo se dégradait.
Les autres points positifs: le fait d’avoir deux moteurs et la vélocité (à taille égale avec un monocoque).
Les points négatifs: prix à l’achat, entretien de deux moteurs, prix des manutentions et prix du port.
Choisir son voilier de voyage reste le point le plus difficile dans un projet comme celui-ci, le bateau sera rarement parfait sur tous les points et on ne saura qu’après s’il nous satisfait.